PIARC France et le Cerema ont organisé deux journées techniques Viabilité Hivernale et Résilience à Chambéry, ville qui accueillera le Congrès mondial de la Viabilité Hivernale, ainsi que le championnat du monde de chasse-neige en 2026.

Organisé en présentiel, cet événement a été riche en échanges autour de présentations en salle et d’un lieu d’exposition.

Claude Van Rooten, ex président de PIARC Monde et Eric Ollinger, président de PIARC France et Chef du département TEDET (Transition Ecologique, Doctrine et Expertise Technique) de la DMR / DGITM, nous ont fait l’honneur d’ouvrir ces journées.

Les 70 participants ont pu échanger autour d’un enjeu fondamental : L’avenir de la Viabilité Hivernale. En effet, le changement climatique, les nouvelles mobilités, nouvelles technologies, nouvelles gouvernances nous amènent à réinterroger les pratiques et les politiques actuelles.

Sur la base de présentations du Cerema (Viabilité hivernale en milieu urbain : les pratiques à l’international, Guide stratégie de traitement, …) ou de Météo France (dérèglement climatique et ses impacts sur la Viabilité hivernale), les échanges ont permis le constat suivant :

Les phénomènes météoroutiers hivernaux courants de la fin du siècle dernier deviennent rares, l’expérience se perd, la tentation de redéployer les moyens consacrés à la VH vers d’autres tâches est présente et légitime…

Les situations se raréfiant nécessitent donc d'engager des réflexions de fond sur l'organisation (niveaux de service, équipements, interventions) et d'assurer une cohérence entre les différentes maîtrises d'ouvrage sur l'ensemble du territoire.
Et pourtant il y aura encore des épisodes neigeux importants et il sera toujours nécessaire de maintenir la circulation dans de bonnes conditions de sécurité, ne serait-ce que pour l’acheminement des secours ou la préservation des organes essentiels de l’économie.
Les évolutions sociétales (plus grande sensibilité à l’environnement, développement du télétravail, nouvelles mobilités…) offrent de nouvelles opportunités dans la gestion de la VH.
Une route « au noir, partout et tout le temps » n’est plus un objectif en soi. Ainsi, un nouveau paradigme pour appréhender la viabilité hivernale est nécessaire avec une redéfinition des stratégies et niveaux de service (les priorités d’hier n’étant pas forcément celles de demain) et une réelle préparation à la gestion de crise hivernale.

 Ces journées ont par ailleurs été l’occasion d’échanger sur les enjeux de la résilience des réseaux routiers face aux événements extrêmes (tremblement de terre, violentes intempéries,…). Il faut identifier les vulnérabilités des infrastructures, rendre ces dernières aussi robustes que possible pour qu’elles résistent à ces événements violents. Il faut aussi disposer de redondances, c’est-à-dire d’itinéraires alternatifs de substitution en cas de rupture d’un axe qui n’aurait pu être évitée. Il faut enfin s’organiser pour pouvoir rétablir le plus vite possible la circulation éventuellement interrompue. C’est la capacité de réaction ou la réactivité. La résilience repose sur ces trois aspects : Robustesse, Redondance, Réactivité et nécessite de faire appel à beaucoup d’ingéniosité et d’expertise.

L’ingénierie française a présenté tout son savoir-faire en la matière et les experts impliqués dans les comités techniques de PIARC ont partagé les expériences internationales et les présentations faites au Congrès de Calgary.

Eric Ollinger, Président de PIARC France, a annoncé la reconduction du Comité miroir Viabilité hivernale qui élargit son champ de réflexion à la résilience et à la gestion des catastrophes et avec notamment pour mission d'orienter les travaux de la doctrine en fonction des besoins des membres qui œuvrent dans ces domaines.

Pour conclure, un grand merci à la Ville de Chambéry pour son accueil et sa disponibilité.